Kirili in Dialogue with
Louise Bourgeois
French-American artist
Louise Bourgeois & Alain Kirili,
in front of Louise Bourgeois ’home, New York, February 1988
(photo©Ariane Lopez-Huici )
THE PASSION FOR SCULPTURE
A CONVERSATION WITH LOUISE BOURGEOIS , february 1988
Published in Noir sur Blanc, summer 1988 and Arts Magazine, march 1989.
Louise Bourgeois, Welcoming Hands , 1996
Jardin des Tuileries, Paris, 1997
MODERN & CONTEMPORARY SCULPTURES
AT THE JARDIN DES TUILERIES
In 1997 in Paris, the Ministry of Culture inaugurates Kirili’s Grand commandement blanc in the Tuileries Garden for a second time and commissioned him to install a selection of major modern and contemporary sculptures of the 20th century in 2000.
Among them, Welcoming Hands from Louise Bourgeois.
“Welcoming Hands de Louise Bourgeois est la clé de voute de tout le dispositif de sélection. La dimension modulaire fait écho à celle de Rodin et de Monet. L'opposition des emplacements de Rodin et de Louise Bourgeois respecte l'esprit de symétrie de Le Nôtre. Sa longe vie créative couvre une grande partie de l'aventure moderne de ce siècle. Les proportions de l'œuvre conviennent parfaitement à l’harmonie générale des Tuileries. Sa sculpture invite au toucher et rejoint la section « Prière de toucher » (Erik Dietman, Eugène Dodeigne, Daniel Dezeuze, dans le grand couvert), que j'ai tant souhaité pour une meilleure compréhension de la sculpture. Sans oublier Anne Rochette dans le potager des enfants. Les conceptions créatives de Louise Bourgeois irradient sur l'ensemble du projet.”
Alain Kirili
L'annonce faite au XXIème siècle, Catalogue La Sculpture Contemporaine au Jardin des Tuileries, 2000
Louise Bourgeois, Welcoming Hands , 1996
Jardin des Tuileries, Paris, 1997
Julia Kristeva : Ses mains ont la puissance délicate des harpistes ou des pianistes. Le mouvement des doigts révèle un sens extrême de la vitalité : Louise Bourgeois sait capter la vie tout en la laissant vivre.
Alain Kirili : À travers ces mains, elle aborde les différents âges de la vie.
J. K. - Louise Bourgeois nous fait voir que les mains sont le sourire du corps. En ce sens, elles peuvent être plus expressives que le visage.
A. K. - Elle met aussi l'accent sur le tactile comme moyen de connaissance pour l'être humain.
J. K. - Le tactile, certes, mais également l'action, le travail, la pensée. La main touche, sans jeu de mots, le regard, l’attention, la raison. Les difficultés manuelles sont souvent liées à des difficultés mentales. A l'inverse, dans ces mains de Louise Bourgeois, l'humain coïncide avec le sublime. C'est sans doute très flatter pour le public.
A. K. - Cet ensemble a un tel succès que les visiteurs se photographient devant. Invitant au toucher, il rejoint la section “Prière de toucher” que j'ai tant souhaitée pour une meilleure compréhension de la sculpture.
J. K. - Nous avons là une main d'enfant: elle pense déjà, elle appelle autrui. La main, chez Louise Bourgeois, est bien plus au'une travailleuse : c'est une offrande, elle appartient à une communauté.
Alain Kirili et Julia Kristeva
La Beauté, éclosion de l’insolite, Catalogue Sculptures Modernes et et Contemporaines,
une installation conçue par Alain Kirili, 1997-2000, Monum, éditions du Patrimoine, 2001
