“ La ville que j'aime tant qu'est New York est tout de même une ville qui a une très forte, il faut bien le préciser, présence afro américaine La vitalité même de New York, pour moi, c'est cette présence afro-américaine, sa création comme stimulation, son univers d'improvisation qui a produit des géants de l'art qui vont de John Coltrane, Ornette Coleman jusqu'à aujourd'hui. Et ce qui m'intéresse, c'est de fréquenter ceux qui sont mes exacts contemporains et même, je dirais, aujourd'hui plus jeunes, c'est à dire cette musique de free jazz en devenir. Et New York en est une capitale. Car New York, en fait, est un peu une capitale d'un monde underground, d'un monde alternatif à l'institution, à l'argent et au commerce. Ici, il y a une prise du pouvoir symbolique de l'artiste, du poète, de l'écrivain dans des lieux qu'ils créent souvent eux-mêmes, comme Roulette, qui est un lieu fabuleux à New York, ici à Greene Street, à cinq minutes de chez moi, comme le Vision Festival dont je suis l’un des membres, ou comme le Bowery Poetry Club de mon ami Bob Oldman qui est un des incontournables si on veut vraiment ressentir cette vitalité. ”

Alain Kirili, New York, 2008

excerpt from Carnet Nomade, by Colette Fellous, for France Culture, 2008